(2008), Thierry Nadisic. Pourquoi les managers ajoutent-ils de l’injustice à l’injustice ? Les antécédents de l’effet Churchill. Revue Française de Gestion, 183: 221-250.
Alors, je suppose que tu ne connais pas encore l’effet de la lettre de Churchill dit parfois effet
Churchill. Il s’agit d’un phénomène psychologique courant et automatique qui consiste à se comporter avec distance, voire d’une façon désagréable avec une personne à qui on annonce une mauvaise nouvelle. Ce nom rappelle la manière avec laquelle ont réagi les concitoyens de Churchill lorsqu’il a envoyé une déclaration de guerre fort polie et très informative à l’empereur du Japon en 1941 : ils préféraient quant à eux être durs avec les japonais et critiquaient leur leader politique pour avoir été trop respectueux. Churchill aurait alors répondu que lorsque vous devez tuer quelqu’un, cela ne vous coûte rien d’être poli. Et bien si justement, cela coûte beaucoup, émotionnellement. Les personnes qui annoncent ce genre de nouvelle préfèrent ainsi se protéger, se mettre à distance, voire rejeter la faute sur la victime. Dans la vie privée et au travail tu connais de nombreuses illustrations de cet effet. Par exemple lorsqu’un manager sort un collaborateur de l’entreprise en lui laissant deux heures pour quitter les lieux et en lui disant qu’il se débarrasse du bois mort (et cela même s’il sait qu’il aura à dédommager le salarié aux Prud’hommes pour cela) ou plus couramment quand quelqu’un termine une relation amoureuse en envoyant un simple texto. Ce phénomène psychologique a été étudié au travail et tu trouveras dans l’article ci-joint la description des difficultés qu’il pose ainsi qu’une présentation de quelques facteurs qui le favorisent.