(2010), Caroline Manville (Université de Toulouse 1), Tessa Melkonian (EMLYON Business School) & Thierry Nadisic. Pourquoi un cadre dirigeant ne recrutera-il pas un lanceur d’alerte qui a dénoncé une entente concurrentielle ? Une approche par la théorie de la justice organisationnelle, Revue Lamy de la concurrence, 22 :.1562-1566.
Vous connaissez les lanceurs d’alerte? On les appelle aussi les whistleblowers. Si vous avez vu le film Erin
Brokovich avec Julia Roberts, alors vous savez bien de quoi il s’agit. Lorsqu’un salarié a dénoncé son entreprise pour des pratiques illégales ou dangereuses, quel est son avenir dans le monde professionnel ? Cette étude par interviews qualitatives auprès de cadres dirigeants explore un aspect particulier de la question. Lorsque le salarié a dénoncé son entreprise pour une entente concurrentielle, c’est-à-dire une violation volontaire au droit de la concurrence qui a des effets néfastes sur les consommateurs, comment réagira un futur employeur potentiel ? L’étude confirme malheureusement que le candidat aura peu de chances d’être recruté. Le cadre dirigeant de l’entreprise auquel le candidat aura postulé jugera en effet le plus souvent que le lanceur d’alerte, même s’il a eu raison juridiquement, a commis un acte injuste envers sa précédente entreprise et donc ne mérite pas d’être recruté.