Et oui, on peut créer plus de positivité dans l’entreprise. Démonstration par la théorie et par l’exemple ici même ! Tu trouveras ci-dessous l’interview in extenso des Acteurs de l’Economie, puis tu peux télécharger l’article qui a été publié dans la revue et duquel sont retirés les exemples et illustrations faute de place. L’article publié est plus court à lire, mais je préfère l’article complet.
Acteurs de l’économie Avril 2011 Créer des ilots de positivité – pdf : 50ko
« Les sentiments et les émotions ont longtemps été bannis de l’organisation du travail, on considérait qu’ils étaient illogiques et concernaient la sphère personnelle, le monde du travail se voulant rationnel. Pourtant les émotions peuvent être sources de dysfonctionnements dans les entreprises,les mécanismes de contagion émotionnelle se révèlent très puissants par temps de crise et on sait aujourd’hui comment agir sur eux. Par exemple la peur d’être mal jugé pour des mauvais résultats peut se diffuser rapidement et amener chacun à brimer l’esprit d’innovation qui est pourtant indispensable pour justement sortir de la crise. Ce phénomène collectif peut partir dans des cycles négatifs, une spirale dévastatrice qu’il convient de contrecarrer par une stratégie fondée sur la gestion d’émotions positives. On peut par exemple multiplier les signes de reconnaissance positifs de ses salariés en leur témoignant de la gratitude, en apportant des encouragements, en célébrant les succès.
Cela donne aux salariés une incroyable énergie pendant les temps difficiles et son ampleur est souvent méconnue par les responsables. Il faut aussi donner de la place à l’expérience vécue de l’autre, témoigner du respect pour la vie émotionnelle de son interlocuteur, l’accueillir là où il en est ; dans les techniques de création d’équipes, on appelle cela la phase de l’inclusion relationnelle. Cela permet d’accueillir le négatif, de le désamorcer et de le traiter sereinement dans un deuxième temps. Il existe bien d’autres techniques, leur objectif est globalement de constituer un bouclier de psychologie positive pour les salariés. L’entreprise doit être organisée pour que de telles pratiques puissent être mises en œuvre. Par exemple chez 3M, on va jusqu’à célébrer l’échec pour montrer non seulement qu’on n’en a pas peur mais aussi qu’on en tire parti. Si la culture d’entreprise est plus traditionnellement punitive, à la moindre difficulté, on va vite déraper dans la contagion émotionnelle négative. Or le négatif mène souvent à la rumination collective, par exemple autour de la machine à café. Le problème du négatif est qu’il prend alors trop de place et devient hors de contrôle.
Bien sûr il ne s’agit pas de mettre des lunettes roses, d’afficher un optimisme béat : on ne nie pas les difficultés, elles existent mais simplement on ne leur permet pas de prendre toute la place dans l’esprit des salariés. Par exemple si dans un magasin les ventes baissent, mettre la pression aux vendeurs les amène à gesticuler et à se battre pour un client, ce qui est la meilleure manière de faire encore baisser les ventes. On a au contraire à ce moment là besoin de gens souriants pour que le client se sente accueilli et augmente son panier d’achats.
De façon plus générale dans l’entreprise, on doit arriver à créer des îlots de positivité, ils sont essentiels en temps de crise, c’est à partir de ces îlots qu’on parviendra à inverser la tendance, à redémarrer. »